DES VALEURS INSPIREES DES VALEURS INSTITUTIONNELLES SUISSE ET EN PARTICULIER DE RIVE NEUVE, La Fondation Rive-Neuve est un hôpital de soins palliatifs à Blonay, avec une ambiance de maison, qui accueille des personnes dont les traitements curatifs ont été épuisés, refusés ou ne sont plus supportés.
RIV-REF-001 Version : 1.0 Date d’application : 08/06/2012 1/3
Les valeurs : « Ce qui est posé comme vrai, beau, bien, selon des critères personnels ou sociaux et sert de référence, de principes moraux ».
Au niveau institutionnel : Les valeurs nommées et explicitées dans ce document sont reconnues comme étant nos références, tant dans nos interactions professionnelles avec les patients et leurs proches qu’avec nos collègues de travail ; elles s’inscrivent dans la philosophie des soins palliatifs.
Cela implique, d’une part que, chaque membre de l’équipe se donne les moyens pour prendre connaissance des valeurs institutionnelles et, d’autre part, que l’institution mette à disposition de chacun des outils et des espaces favorisant l’intégration du tout. Il est important d’un point de vue institutionnel que chacun tende vers ces valeurs dans sa pratique professionnelle.
« Imaginaire des valeurs » : imaginer un arbre avec un tronc tressé avec les deux valeurs fondamentales : la dignité et l’authenticité.
De ce tronc s’étendent des ramifications toutes aussi importantes les unes que les autres qui nourrissent également la base, le tronc… respect, solidarité, compassion, espérance (qui découlent de la dignité) convivialité, humilité, confiance, tendresse, sérénité (qui découlent de l’authenticité)
Cet arbre est toujours en mouvance, il grandit, ses feuilles changent au fil des saisons tout en restant bien ancré avec ses racines…
1 . L a d i g n i t é
La dignité est inhérente à l’être humain et, de ce fait, elle est reconnue comme un droit. Elle fait partie des droits fondamentaux de l’homme. Elle ne dépend pas du regard que l’autre porte sur nous ni du regard que nous portons sur nous-mêmes.
On ne peut pas déposséder l’individu de sa dignité, ni de son humanité.
Quelles que soient les difficultés physiques, psychologiques, spirituelles ou sociales de la personne, la dignité de cette dernière existe. Ainsi, les soins offerts ne porteront pas uniquement sur le symptôme mais sur l’Etre. Il est primordial de ne pas réduire la personne à sa maladie ou à un symptôme.
1.1. Le respect
Il est important de voir le respect comme un maintien de la dignité et de l’image intérieure et extérieure du patient. Le respect implique également la nécessité d’un regard et d’une parole sans
jugement, interprétation ou projection qui pourraient enfermer, limiter la personne ou la relation ; le respect permet également de ne pas être forcément d’accord.
Petit Larousse 2010
Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Article 1 – Objet et finalité
Les Parties à la présente Convention protègent l'être humain dans sa dignité et son identité et
garantissent à toute personne, sans discrimination, le respect de son intégrité et de ses autres droits et libertés fondamentales à l'égard des applications de la biologie et de la médecine.
Chaque Partie prend dans son droit interne les mesures nécessaires pour donner effet aux dispositions de la présente Convention
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Cela demande de la tolérance lorsqu’on découvre et apprivoise l’autre (patient, proches, collègues…).
1.2. La solidarité
La solidarité se fonde sur la similarité des individus (nous allons tous mourir un jour) dans la conscience collective. Elle nous lie à l’autre ou au groupe par une responsabilité commune.
Elle se traduit également dans notre pratique professionnelle par une attention particulière de chacun auprès des patients, de leurs proches mais également auprès des autres membres de l’équipe interdisciplinaire.
1.3. L’espérance et l’espoir
Il existe une différence entre les mots « espoir » et « espérance ». L'espoir est humain; il trouve sa source dans les aspirations et dans les désirs. L’espoir a donc un objet. L'espérance, elle, ne porte pas sur un objet, n’a pas de but précis.
L’espérance a un fondement spirituel, car elle nous donne la force nécessaire pour surmonter les pires tempêtes. Elle permet de demeurer dans la confiance, de laisser l’horizon ouvert, quoiqu’il arrive ; elle est source de réconfort et de joie. Elle nous garde dans la sérénité.
1.4. La compassion
La compassion est le fait d’être attentif à la souffrance de l’autre sans pour autant se mettre à sa place. L’empathie permet de comprendre intellectuellement ce que l’autre vit, la compassion c’est l’empathie avec le cœur.
La compassion ne signifie pas porter la souffrance de l’autre mais plutôt de l’accompagner avec amour et bienveillance.
Il ne s’agit alors pas d’avoir de la pitié, mais d’avoir une juste distance intérieure afin de rester dans une relation professionnelle.
2 . L ’ a u t h e n t i c i t é
L’authenticité tend à reconnaître les qualités profondes dans l’être vrai et honnête avec lui-même et les autres ; elle permet d’exprimer tout son potentiel humain et d’avoir du plaisir à être soi-même. L’authenticité n’est jamais acquise ; cela nécessite donc une réflexion intérieure, ceci à chaque instant.
Avec le patient, dans une disponibilité à l’échange et à la rencontre, cela implique une parole sincère et respectueuse qui n’ajoute pas de la souffrance.
Au sein d’une équipe, elle demande du courage et de la constance.
Au niveau institutionnel, cela demande une certaine discipline qui implique de refuser toute triangulation, de neutraliser les rumeurs en vérifiant l’information à sa source.
L’authenticité permet d’accepter nos difficultés et nos limites, ce qui amène chacun à être honnête dans toutes les interactions professionnelles.
Que ce soit avec les patients ou avec les collègues, l’authenticité permet de revérifier avec soi-même ses propres motivations et de mettre ces dernières au service des patients afin de les accompagner au plus près de leurs projets.
2.1. La convivialité
Notre défi est de créer un espace privé dans un espace public où chacun peut se sentir comme à la maison et peut trouver ses propres repères ; il est possible de composer ses journées à son rythme tout en éprouvant le bonheur d’être ensemble dans le partage du pain.
Le partage du pain âme de la maison se ressent au travers des cinq sens et allie la beauté au confort de chacun ; le repas est un moment clé qui offre un espace dédramatisé de rencontres entre les membres de l’équipe, les patients et leurs proches ; chacun est invité au partage avec sa particularité et va au-delà de son rôle de professionnel, de malade ou d’aidant naturel.
L’espace commun devient ainsi un milieu où les apéros, les anniversaires, les concerts, les naissances sont autant d’occasions pour célébrer la Vie.
Cela demande, de la part de l’équipe, une attention et un engagement constant à l’Autre et aux petits détails qui peuvent faire toute la différence ; cela nécessite un sens aigu de l’accueil allié à une capacité d’ouverture.
A Rive-Neuve, la joie fait aussi partie de notuotidien ; un humour approprié et une joie de vivre communiquée contribuent à nous relier les uns aux autres, ceci dans une ouverture d’esprit et de cœur. Ce sentiment permet aussi de découvrir et de rencontrer l’Autre avec curiosité et simplicité. Au niveau institutionnel, le fait de participer aux fêtes organisées et aux différents rituels collectifs nous offre la possibilité de partager de la joie dans toutes ses dimensions.
2.2. L’humilité
Cette valeur demande qu’on soit conscient de notre propre place, que l’on respecte cette dernière et celle de l’autre. Ceci permet de rester modeste et discret dans la conscience de nos limites et de nos compétences.
Cela implique que nous acceptions notre impuissance face à certaines situations.
C’est à ce moment-là qu’intervient tout le sens de travailler en interdisciplinarité et la nécessité de développer notre espace spirituel afin de nous relier à ce qui transcende l’être humain. L’humilité permet d’accepter la mort comme une limite humaine ultime.
2.3. La confiance
La confiance ouvre à une relation constructive qui permet d’accueillir l’autre.
L’espérance et la confiance font partie intégrante de notre quotidien professionnel ; elles nous amènent à faire l’apprentissage de l’impuissance et à intégrer la notion du mystère.
La transdisciplinarité nécessite une grande confiance dans les ressources du patient et de ses proches, dans les compétences de l’autre ainsi que de l’humilité face à soi-même.
2.4. La tendresse
En favorisant un climat de paix et de tendresse, les compétences professionnelles s’enrichissent d’une solidarité humaniste.
Il est important de saisir chaque occasion pour exprimer une attention, une délicatesse ou de la tendresse, ceci avec pudeur et respect de la juste distance propre à chacun.
Notre regard, notre parole ou notre toucher, tous habités de tendresse, sont source de réconfort et de courage pour les patients et leurs proches.
2.5. La sérénité
Une attitude calme permet d’avoir une réelle présence auprès des patients et de leurs proches ; toute sorte de précipitation et d’agitation dans l’environnement va à l’encontre de la sérénité.
Ceci implique un travail réel sur soi qui permet ensuite d’accéder à notre calme intérieur ; de plus, cela nous encourage à développer la patience