Parce que la vieillesse nous angoisse, nos gestes comme nos paroles manquent souvent de tendresse. Jean-Louis Terrangle, cofondateur de l’Association pour l’humanisation des soins, nous explique comment mieux nous comporter avec nos aînés.
Commencer par s’aimer soi-même. Impossible, sans ce préalable, d’être disponible pour l’autre. Parce que l’on ne peut pas donner ce que l’on ne reçoit pas.
Être au clair sur la relation en identifiant la nature des liens, sentiments et ressentiments à l’égard du proche âgé.
Se mettre à son rythme lorsqu’on lui rend visite. Mieux vaut venir moins souvent mais être vraiment présent.
Lui parler, même s’il est aphasique ou que son esprit divague. Ce ne sont pas nos paroles qu’il va retenir, mais l’émotion qu’elles véhiculent. Sans communication, l’être humain meurt.
Trouver un autre langage. Le regarder intensément, le caresser, le prendre dans ses bras. Le contact physique est primordial pour se sentir exister.
S’intéresser à son passé, en le questionnant à partir de photos. Lui offrir des DVD de films anciens, des musiques qu’il écoutait dans sa jeunesse.
Tenter d’oublier son agressivité ou son indifférence, souvent dictées par la maladie et l’isolement. Accepter la personne telle qu’elle est devenue, même si elle ne nous reconnaît pas.
Lui rendre visite si nous sommes trop bousculés. Mieux vaut prendre de ses nouvelles par téléphone, et remplacer la culpabilité par la responsabilité.
Se forcer avec un parent méchant. À moins d’être au clair avec ses motivations : je l’ai promis à son époux défunt, j’ai tourné la page… La gentillesse est un acte gratuit. Elle n’est pas là pour « réparer » ni pour venger.
Lui mentir sous prétexte de le protéger. Un parent, même âgé, peut recevoir une triste nouvelle. L’associer aux bons et aux mauvais moments, c’est lui manifester qu’il fait toujours partie de la famille.
S’adresser à lui comme à un enfant ou parler de lui à la troisième personne en sa présence. C’est très dévalorisant.
Le prendre trop en charge. Mieux vaut lui laisser le plus d’autonomie possible, le plus longtemps possible, même s’il est lent ou maladroit. L’emmener faire ses courses, par exemple, au lieu de les faire à sa place.
Décider pour lui. Lui laisser choisir ses menus, ses programmes télé, ses vêtements, même s’ils sont déséquilibrés, stupides ou de mauvais goût. Respecter ses choix, c’est respecter sa personne.